MIEUX VALORISER LES PROPRIÉTÉS FERTILISANTES DES MATIÈRES MÉTHANISÉES
La méthanisation est un procédé qui permet d’améliorer les pratiques de stockage et de fertilisation des cultures.
DES PROPRIÉTÉS INTÉRESSANTES POUR LE RETOUR AU SOL
Outre la production d’énergie (gaz, électricité, chaleur), la méthanisation produit un résidu appelé digestat. Sa composition dépend des matières premières entrantes, mais le procédé permet de conserver l’ensemble des éléments fertilisants sous formes organique et minérale. Le digestat présente des propriétés intéressantes de par :
- La richesse en éléments fertilisants : azote minéral, phosphore, potassium, oligo-éléments, soufre...
- L’apport de matière organique qui améliore les propriétés physiques des sols et favorise l’activité biologique
- La réduction de certains pathogènes issus des matières entrantes et l’inactivation d’une partie des graines d’adventices
- La réduction des nuisances olfactives par rapport à l’épandage de matières brutes non digérées (effluents d’élevage notamment).
L'utilisation de digestat sur les parcelles agricoles permet de diminuer l'application d'engrais chimiques. Il se substitue au stockage et à l’épandage direct de produits résiduaires organiques.
DES FORMES ADAPTÉES AU TYPE DE VALORISATION
Différentes formes de digestats
Le digestat brut peut être directement épandu sur les parcelles agricoles. Il peut faire aussi l’objet de différents traitements en sortie de digesteur, permettant d’adapter selon ses caractéristiques les techniques de stockage, de transport et de valorisation agronomique. Il peut subir un traitement de séparation de phase à l'aide d'une presse à vis ou d'une centrifugeuse permettant ainsi la réduction de la quantité liquide à stocker et du risque de sédimentation, ainsi qu’une meilleure gestion de la fertilisation par l’obtention :
- D’un digestat solide ayant une teneur en matière sèche (MS) supérieure à 20 %. Il présente les caractéristiques d’un amendement organique (matière organique stable) et concentre notamment le phosphore qui peut être exporté en dehors de zones excédentaires.
- D’un digestat liquide ayant une teneur en MS inférieure à 5 %. Cette fraction est riche en éléments fertilisants rapidement disponibles pour les cultures (azote ammoniacal, potassium).
La fraction solide, très concentrée, est ainsi facilement transportable et valorisée dans différentes filières (incinération, compostage, engrais organique). Quant à la fraction liquide, elle peut être épandue telle quelle ou subir d'autres traitements ayant pour objectif d'abattre certains composants. Le stripping par exemple, concentre l'azote ammoniacal dans une solution valorisable comme engrais. La filtration membranaire elle a pour objectif de concentrer les éléments fertilisants pour restituer un effluent peu chargé (traitement en station d’épuration, ferti-irrigation).
Le séchage de digestat présente l’intérêt de valoriser la chaleur issue du moteur de cogénération, de diminuer les volumes de stockage et faciliter le transport et la valorisation du résidu.
Des filières de valorisation contraignantes
La gestion des digestats peut parfois s'avérer complexe, en raison des contraintes techniques, financières ou environnementales. Aussi, nous sommes à votre disposition afin d'évaluer le potentiel des futurs digestats et étudier les possibilités de valorisation les plus pertinentes. Le digestat peut faire l’objet d’une mise sur le marché sous réserve d’être compatible avec un cahier des charges. Le cahier des charges « CDC DIG » décrit les conditions requises (type d’intrant, vérification des critères d’innocuité, fourniture d’une fiche produit pour chaque lot …). Pour pouvoir prétendre à une normalisation, les digestats devront correspondre aux normes NFU et respecter certaines spécificités (taux de matière organique, teneurs limites en éléments traces, composés traces, microorganismes, inertes et impuretés).
En dehors de ces deux filières, le digestat est soumis au statut de « déchet » et peut être valorisé en incinération, compostage ou par épandage. L’épandage est la filière la plus courante. Elle permet de traiter le digestat dans un périmètre proche du méthaniseur, mais nécessite une étude préalable qui doit être validée par les services administratifs. Selon le classement du site de méthanisation au titre des ICPE (Installations Classées pour la Protection de l'Environnement) ou de la Nomenclature IOTA (Installations, Ouvrages, Travaux et Activités), un suivi agronomique annuel permet d’accompagner l’exploitant sur cette filière.
Par ailleurs, il est possible de mettre en place des dispositifs d’échange pour restituer aux apporteurs d’effluents d’élevage ou de matières agricoles les éléments fertilisants contenus dans les intrants par l’apport de digestats. Un système de troc est alors mis en place en choisissant un facteur d’échange. Ce système permet aux apporteurs de réduire leur besoin en stockage et de fertiliser leurs cultures avec des produits appréciés.
Traçabilité des apports
L’utilisation des digestats comme fertilisant pour les cultures et les sols nécessite de bien connaitre ses caractéristiques et de les diffuser aux utilisateurs. Sur la majorité du territoire, la fertilisation azotée est réglementée (Directive Nitrates) et nécessite de bien comprendre et appliquer les différentes restrictions (équilibre des apports aux besoins des cultures, périodes d’épandage autorisées, programme prévisionnel et cahier d’enregistrement des pratiques, modalités d’épandage …).
LEDJO Energie vous accompagne dans la réalisation des études préalables ainsi que pour la planification et le suivi agronomique annuels des épandages. Notre offre est établie sur de nombreux retours d’expérience terrain, menés pour des installations diversifiées en termes de technologie et de taille. Pour en savoir plus consultez nos prestations d’assistance à l’exploitation et d’appui réglementaire, ainsi que nos références.
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